J’adorais les Islandaises disais-je dans un précédente chronique ; à présent il faut y ajouter les Françaises… même si elles ont encore des efforts à faire pour égaler leurs consœurs nordiques.
Rappelez-vous : ces dernières avaient arrêté le travail le lundi 24 octobre à 16 h 38 pour protester contre les inégalités salariales entre les hommes et les femmes.
Eh bien, le 7 novembre, le collectif « Les Glorieuses » les a imités en invitant les salariées françaises à cesser le travail à 16 h 34 et 7 secondes, date précise à partir de laquelle elles travaillent «bénévolement». En clair, l’organisme de statistiques de l’Union Européenne, Eurostat a calculé que les femmes françaises étaient payées 15,1% de moins que les hommes. Mathématiquement, donc, à partir du 7 novembre à 16h34, les Françaises concernées par cette différence de salaire travaillent gratuitement.
L’association féministe « Les Effrontées », elle, a carrément appelée les salariées à rassemblement place de la République ce lundi à 16h34. Sans qu’on puisse parler d’un mouvement de masse on dénombrait pourtant pas loin de cinq cents participantes et il faut saluer cette persévérance des mouvements féministes sur le sujet de l’inégalité. Rappelons que 13,795 millions de femmes font partie de la population active en France, soit 48% du total, et, pourtant, la gent féminine continue d’être moins payée que ses pairs masculins.
Mais les inégalités ne s’arrêtent pas au salaire : « Aujourd’hui, la moitié des femmes actives se concentre dans onze des quatre-vingt-six catégories socioprofessionnelles existantes. Seulement 15% d’entre elles ont un temps plein et un tiers sont embauchées à temps partiel » dénonçait Fatima-Ezzahra Benomar, cofondatrice du collectif Les Effrontées.
Les femmes font davantage de tâches non payées comme les tâches domestiques. Le chiffre est éloquent puisque les hommes consacrent en moyenne 2 heures par jour pour les tâches domestiques contre 3,5 heures pour les femmes (Insee 2015).
Au rassemblement place de la République (le seul en France ?), de nombreuses associations féministes mais aussi l’UNEF et la CGT, ont appelé à un mouvement massif le 8 mars, journée international de la femme. Mais la résignation existe aussi : recueilli par Le Monde, le témoignage d’une salariée présente est éloquent : « Nous avions incité plein d’amies à arrêter le travail à 16 h 34. Elles étaient partantes. Mais finalement, elles ne sont pas venues »… Ne t’inquiète pas ma sœur, l’action n’a jamais été un long fleuve tranquille.
Et les mecs dans tout cela ? Encéphalogramme plat, apparemment…

Michel Muller