Ils sont apparus progressivement depuis quelques décennies jusqu’à devenir, au nombre de dix millions, le groupe social le plus important du pays : on les appelle « les chômeurs et précaires », et ces noms sont loin d’être un cadeau pour ceux à qui notre « Etat », pas si « providentiel » que ça,  n’en fait pas davantage.
 

Etymologie
 « Chômeur », en effet, vient du latin « caumare », qui signifie « se reposer durant la chaleur et est voisin de « calme ». Pour Montaigne, il est franchement synonyme d’oisiveté.
Le vocable n’a pas d’équivalent en anglais, en allemand, ni en espagnol : on utilise dans les langues de nos voisins des mots plus neutres et factuels (« unemployed, « arbeitslos », desempleo »), soit « sans emploi », ou mieux, parce que plus conforme à la réalité, « privé d’emploi ».
Quant à « précaire », au-delà du sens de « obtenu par la prière » dont on ne voit pas bien la pertinence ici, le terme renvoie à « incertain, instable ». Or, attacher ces propriétés à de...

 

Pour accéder à l'article, merci de vous identifier, ou soutenez-nous en vous abonnant ICI.