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Quand les « syndicats majoritaires » deviennent tout d’un coup « minoritaires » pour peu qu’on regarde de près les vrais chiffres… et pas ceux des « communiquants »… Et quand un mensonge mille fois asséné pourtant par la quasi totalité de la presse officielle, ne devient toujours pas une vérité…

Il y a quelques jours, sur France Info, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, reprochait à « certains syndicats dont la CGT » de « laisser penser qu’ils seraient majoritaires chez les salariés », quand ce sont, selon lui, ceux « qui soutiennent la loi » qui sont « majoritaires ».

Pour étayer son affirmation, le ministre et les médias qui suivent aveuglément les « éléments de langage » fournis par les « consultants en communication », fait de l’arithmétique :

Pour le retrait de la loi : la CGT : 30,63%, Force Ouvrière : 18,28%, soit un total de 48,91%

Contre le retrait de la loi : la CFDT : 29,71%, la CFTC 10,86%, la CFE-CGC : 10,62%, soit un total de 51,02% ! Les chiffres sont clairs : les « pro-lois » sont majoritaires d’un petit point…

La ficelle est pourtant grosse, que dis-je, elle est « hénaurme » ! Et le calcul présenté par Le Foll du Roi François est faux et grossier !

D’abord parce que dans ceux qui réclament le retrait de la loi, il oublie de compter Solidaire et la FSU car elles ne font pas partie des « statistiques » de l’INSEE dans le calcul de la représentativité des syndicats.

Ensuite, parce qu’il compte dans les « pro-lois » la CFE-CGC qui vient de déclarer par son nouveau président François Hommeril dans une interview aux « Echos » : « La CFE-CGC est contre la loi travail. (…) il n’est pas vrai que nous soutenons cette loi comme le font la CFDT et la CFTC. (…) Le gouvernement devrait avoir le courage politique de faire marche arrière. »

http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021983021689-francois-hommeril-cgc-je-ne-vois-pas-ce-que-la-loi-travail-apporte-de-positif-pour-lemploi-2002678.php

En respectant réellement les positions de chacun, c’est bien une majorité des syndicats qui demandent le retrait de cette loi : il ne faudrait pas qu’en plus de porter le bonnet d’âne en arithmétique, le ministre endosse le costard de l’entêtement du baudet du Poitou.

Michel Muller