Comme dans toutes les villes de France, des milliers de citoyens se sont rassemblée hier 8 janvier, à 18 h, place de la Réunion à Mulhouse. Une foule qui n’était pas celle de nos précédentes manifestations. Beaucoup de jeunes, des familles, exprimant par une simple pancarte leur émotion devant le carnage dans la rédaction de Charlie Hebdo et applaudissant les orateurs qui appelaient à ne pas se laisser gagner par la peur, à se rassembler pour défendre les libertés, dont celle de la presse.

Les interventions similaires des orateurs venant d’horizons divers étaient conformes à l’attente de toute la population d’une unanimité à condamner l’horreur.

Toutes les interventions appelaient à ne pas faire l’amalgame entre terrorisme et religion. Il faut espérer qu’elles soient entendues car on ne peut faire abstraction de l’impact de toutes les campagnes menées précédemment sur le « communautarisme », des discours sécuritaires stigmatisant des populations en raison de leur origine ou leur religion…

Une vigilance s’impose non seulement à l’égard des groupes et partis qui ont fait de tout cela leur fonds de commerce pour gagner des voix aux élections : déjà des agressions se multiplient contre les lieux de culte ou des édifices musulmans.

On ne peut réparer sous l’effet de l’émotion, des mois et des mois de campagnes nauséabondes qui peuvent réveiller des instincts les plus vils qui malheureusement existent dans la population.

Ce vaste travail de vigilance et d’information devrait, lui, relever de l’unité nationale et déboucher sur une définition partagée des valeurs de liberté, égalité et fraternité.

CHARLIE HEBDO CONTINUE

Une information positive : le prochain numéro de Charlie Hebdo paraîtra mercredi et les survivants de la rédaction veulent continuer à faire vivre leur journal.

Ce journal a perdu, un quelques minutes des collaborateurs et des talents. Ils ont aussi perdu ceux qui définissaient la ligne éditoriale, véritable identité de Charlie Hebdo. De nouveaux talents vont naître au sein de Charlie Hebdo. Souhaitons qu’y figurent les héritiers des Cavanna, Cabu, Wolinski, Charb, qui ont donné à ce journal son caractère impertinent et combattif qu’aujourd’hui tout le monde salue. Et dont le paysage si triste de la presse française a bien besoin.

Michel Muller